Textes et mise en scène : D’ de Kabal.
Avec Astrid Cathala, D’ de Kabal, Nabil Hammadi, Nina Muntu, Kahena Saïghi, K-Bowd et Nine D.Vinci.
Textes additionnels : K-Bowd / Nine D.Vinci.
Après l’adolescence (2025)
Après l’adolescence est un spectacle-puzzle, forme chère à D’ de Kabal. Un concert-chorale où se mêlent plusieurs textes de l’auteur, portés par des voix singulières venant de différents horizons.
Créé à partir de textes de son spectacle Spirales, de son dernier ouvrage Ma honte et de nouveaux textes inédits, il nous propose un voyage à travers les angles morts des violences et micro-violences que subissent les adolescent·es. C’est parce que ces violences sont trop souvent imperceptibles pour celles·eux qui ne savent pas les identifier, que l’artiste a choisi, une fois de plus, de nous mettre face à notre propre miroir. À travers des bribes d’histoires, racontées par des personnages auxquels on s’attache et on s’identifie, ce poème musical XXL nous plonge dans l’inconnu que pourtant nous connaissons.
Sentir, voir, entendre, et tenter de comprendre ce qui agite les un·es et les autres. Donner vie aux silences.
Ce spectacle est joué le 7 novembre 2025 au Forum de Vauréal dans le cadre de la sortie de résidence de la compagnie Riposte au sein du Combo 95. C’est dans le cadre de cette résidence que D’ de Kabal a été amené à collaborer avec 2 jeunes artistes Val d’oisiens ; K-Bowd et Nine D.Vinci.

L’HISTOIRE
Une semaine avant la rentrée scolaire, une prof reçoit une directive de son responsable d’établissement : elle devra visionner avec les élèves des ses classes, la série Netflix Adolescence et organiser des débats autour des thèmes abordés dans cette série à succès. Pas opposée au principe mais surprise par le manque de concertation et de préparation, elle est un peu désemparée car elle n’est pas certaine d’être suffisamment outillée pour accompagner un tel projet.
Elle décide de faire des recherches sur internet dans l’espoir de dénicher de la documentation, des infos, ou n’importe quoi qui pourrait l’aider à préparer ses interventions à venir.
Au cours de son errance numérique, elle tombe sur une page Facebook animée par d’anciens élèves de son établissement ; le groupe s’appelle «Après l’adolescence ». Elle avait perdu la trace de certain·es, tandis qu’elle était restée en contact avec d’autres. Elle interprète cette découverte comme un signe. Piquée de curiosité, elle se met à parcourir cette page et à redécouvrir ces anciens élèves qu’elle croyait connaître. Ce qu’elle va entendre, ce qu’elle va visionner, lire et comprendre, va changer de manière irréversible son regard sur elles et eux et sur la société dans laquelle ils et elles grandissent.

EXTRAIT
« Mes nuits se remplissent de mes errances numériques. Toutes les formes de réseaux y passent, j’ai dépassé depuis longtemps la simple addiction aux écrans, je suis une scrolleuse névrosée.
Je scrolle tellement que je n’ai pas pu faire renouveler mon passeport biométrique :
Mes pouces présentent des empreintes digitales partiellement altérées et donc complètement illisibles.
En bonne scrolleuse niveau Légende, une nuit plus longue que les précédentes, je tombe sur cette page Facebook tenue par d’anciens élèves et d’anciennes élèves de mon établissement. Je ne les connais pas tous, certains, certaines y étaient il y a longtemps, mais toutes et tous semblent l’avoir fréquenté.
Waouh … je ne savais pas que les gens du 21ème siècle avaient encore des pages Facebook …
Et je clique au hasard sur une vidéo … » (…)
(…) « Mes nuits sont interminables, silencieuses, solitaires.
Je le jure, je l’aime mon métier. Même si depuis quelque temps, je sens que je suis trop abîmée pour pouvoir continuer sereinement, j’aime ce que je fais.
Ce que j’aime c’est cette façon qu’on peut trouver de fonctionner ensemble, avec les élèves.
Avant je disais « mes » élèves, maintenant je dis les élèves, ils et elles ne sont pas les miens… il y a des moments où on n’arrive plus à se parler et … pour être la plus transparente possible, je refuse d’avoir peur mais par moments, je ne sais plus ce qu’on peut essayer de mettre en place, ensemble, pour éviter que tout s’effondre. »



